Jordan Peterson et le psychologue Rob Henderson ont eu une discussion passionnante, sur Youtube (*), en Mai 2021, au sujet de Tinder. C’est sans doute une des vidéos qui parle le mieux de la célèbre application, qui génère à elle seule 2 milliards de $ de chiffre d’affaires à l’année.
Tinder illustre un changement profond dans la société. Au cours des dernières décennies, les progressistes ont eu tendance à rejeter le modèle modèle traditionnel du couple et du mariage, jugé parfois patriarcale voire oppressif pour la femme. Le mariage n’est donc plus considéré comme la norme. Paradoxalement, d’après les statistiques, ça n’empêche pourtant pas les riches de se marier plus que les classes moyennes ou populaires…
Quoiqu’il en soit, la tendance de fond, en particulier chez les jeunes, c’est l’intérêt pour la fête, le flirt et la gratification sexuelle rapide, rendus possible par Tinder.
Quelques chiffres:
- 40% des plus de 30 ans utiliseraient Tinder (aux Etats-Unis).
- Sur Tinder, les femmes like 4% des profils d’hommes! C’est à dire qu’elles sont très sélectives, probablement parce que les enjeux sont plus lourds pour une femme (du fait, par exemple, qu’elles peuvent tomber enceintes). Bref, ce sont les femmes qui choisissent… Certes, mais elles choisissent toutes à peu près les mêmes hommes! 🙂
- Les hommes, quant à eux, like 60% des profils… Vous remarquerez qu’ils sont nettement moins exigeants! 🙂
Donc, pour résumer, nous avons 4% des hommes (arrondissons à 10%) qui sont plébiscités par les femmes et ils ont donc accès potentiellement à tout le cheptel féminin présent sur l’appli.
Si, d’après la légende, le roi Salomon a eu 1000 épouses et concubines… Certains super mâles n’en sont plus très loin et peuvent accumuler jusqu’à 200 conquêtes sur l’appli !
Pour ces hommes chanceux, la question n’est plus de savoir << combien de bières tu peux boire en soirée >> mais << combien de meufs tu peux choper sur Tinder! >> …Et encouragés par leur succès, tels des prédateurs, ou des pachas – à vous de voir – certains hommes vont finir par rechercher uniquement l’avantage à court terme et ils ne vont absolument plus chercher à bâtir une relation à long terme. Ensuite, lorsqu’ils auront obtenu ce qu’ils voulaient, le plus souvent, ils disparaitront souvent tels des fantômes (c’est facile de plaquer quelqu’un par SMS)…
En ce qui concerne les 90% d’hommes restants, moins compétitifs sur le marché, c’est moins marrant… Le plus souvent, ils restent seuls et n’ont pas de rapport sexuel, ou alors, ces rapports sont plus tardifs. En effet, dans ces conditions, comment les femmes peuvent-elles évaluer les compétences, la valeur et ou la générosité de ces 90% d’hommes restants??
Tinder va tout de même leur proposer une solution. Il va leur afficher des faux profils lors de leur inscription, les faire dialoguer avec des robots, afin de déclencher en eux l’envie de s’abonner et de payer. L’algorithme ultra élaboré va créer des « matchs » artificiels… En effet, un peu comme pour la drogue, il faut déclencher une petite étincelle dans le cerveau à la 1ère prise. Lorsque le drogué a goûté au produit, il en veut plus.
Mais ensuite, tout ça va souvent créer de la désillusion et de la frustration qui conduira certains hommes à consommer de la pornographie, facilement accessible. Ils auront aussi parfois tendance à cesser de vouloir se confronter à la réalité et à se réfugier dans le virtuel.
Les femmes, quant à elles, notamment pour celles qui se trouvent en situation de faiblesse, les mères célibataires par exemple, auront tendance à retomber toujours sur le même style d’hommes hyper populaires… Mais, bien évidemment, sans avoir conscience des mécanismes en présence. Elles se tournent alors vers ces 10%, alors qu’elle devraient plutôt, semble t’il, rechercher un homme avec des valeurs morales qui va les traiter avec respect.
A ce stade, nous sommes donc en passe d’abandonner le modèle de la monogamie au profit d’une espèce de polygamie et d’une espèce de fonctionnement polyamoureux anarchique.
Bien sûr, nous ne prétendons pas rivaliser avec Tinder (nous en sommes très loin), ni même donner des leçons de morale aux gens… Mais ce nouveau modèle hyper rentable s’avère aussi hyper instable et hyper inégalitaire… Alors que notre société aurait, sans doute, besoin de moins de « drama », de plus d’équilibre, de sincérité, de couples qui vivent heureux et qui font des enfants… D’ailleurs, sur cet aspect, il a été prouvé qu’historiquement, on évite la violence et on gagne en stabilité dans les sociétés monogames.
Bref, il est difficile d’ignorer ces problématiques et chez Proximeety, nous pensons qu’à l’avenir, il faudra être capable d’imaginer et de proposer d’autres alternatives, dans le business du dating.
Merci de nous avoir lu !
(*) Si vous voulez visionner cette vidéo, elle est disponible (en anglais) à cette adresse: www.youtube.com/watch?v=-6ZyQKiwMQw